- décembre 5, 2025
- 11:38 am
- Dans le monde
L’Ukraine n’est ni Israël ni la « Palestine », affirme le journaliste Dmitry Galko. Dans un article pour «НАновости», nous analysons pourquoi comparer ces cas est dangereux et incorrect — et en quoi ils diffèrent précisément.
Comparaisons qui mènent à une impasse
Le 29 juin 2025, sur le portail d’actualités ukrainien«Glavcom» est paru un article (ukr.) du journaliste Dmitry Galko, qui critique les tentatives fréquentes de comparer la guerre en Ukraine avec les cas israélien ou « palestinien ». Selon lui, ces parallèles ne sont pas seulement superficiels, mais fondamentalement erronés.
Le journaliste souligne : Israël est un cas unique, sans équivalent dans l’histoire. Et l’Ukraine fait partie d’une lutte anticoloniale classique, dont il existe de nombreux exemples.
Pourquoi Israël n’est-il pas un exemple de comparaison ?
L’État d’Israël est né dans des conditions historiques et religieuses uniques pour le peuple juif. Israël a été construit dès le début comme une forteresse militaire, dotée d’une grande autonomie, d’initiative et même d’armes nucléaires. C’est un acteur régional puissant, qui ne se contente pas de se défendre, mais façonne activement l’architecture stratégique du Moyen-Orient.
L’Ukraine, en revanche :
- S’est désarmée après l’effondrement de l’URSS ;
- Ne ressentait pas de menace existentielle avant 2014 ;
- Se fiait aux garanties internationales, y compris le mémorandum de Budapest.
Tableau des différences
| Paramètre | Israël | Ukraine | « Palestine » |
|---|---|---|---|
| Contexte historique | Renaissance d’une nation dispersée | Mouvement anticolonial | Partie du monde arabe |
| Statut militaire | Armes nucléaires, défense, autonomie | Existence pacifique, désarmement | Dépendance d’autres pays |
| Menace | Terrorisme et agression extérieure | Tentative de capture totale | Lutte géopolitique |
| Identité | Nation juive | S’est formée historiquement | Identité arabe |
Pourquoi l’Ukraine n’est-elle pas la « Palestine » ?
Galko souligne une différence clé dans la perception de l’adversaire. La Russie ne revendique pas seulement un territoire, comme c’est souvent le cas dans les conflits internationaux. Elle revendique le peuple ukrainien lui-même, lui refusant le droit d’exister. Ce n’est pas une lutte pour des terres — c’est une tentative de détruire une identité.
La « question palestinienne » est un nationalisme contre un autre nationalisme : deux peuples revendiquant une même terre. Mais les Ukrainiens ne sont pas des « Russes déformés », comme essaie de le prouver la propagande de Poutine. L’identité ukrainienne s’est formée au fil des siècles sur sa propre terre.
Citations de Dmitry Galko
«Les revendications de la Russie ne sont pas territoriales. Ils veulent posséder tout un peuple — ou le détruire s’il résiste».
«Israël est un super acteur régional, avec une grande autonomie et initiative».
Conditions de départ inégales
Israël est né dans des conditions de guerre constante pour exister. Il ne s’est pas désarmé. Il s’est défendu dès le début.
L’Ukraine a vécu 23 années de paix, sans se préparer à l’agression. Et ce n’est qu’après 2014 qu’elle a commencé à reconstruire son armée et sa subjectivité politique.
La rédaction de НАновости – Nouvelles d’Israël souligne : l’égalisation de ces cas et les tentatives de tirer des analogies servent la propagande. Elles effacent les différences réelles, entravent la solidarité et remplacent l’essence.
Les similitudes n’annulent pas les différences
Oui, Israël et l’Ukraine se trouvent aujourd’hui du même côté des barricades — le côté qui défend le droit à l’existence, à la liberté et à la sécurité.
Mais cela ne les rend pas analogues. Leur chemin, leur histoire, leurs défis — sont différents.
Lisez plus d’opinions et d’analyses détaillées sur le portail НАновости – Nouvelles d’Israël, où nous continuons à raconter comment les destins de nos peuples s’entrelacent et comment nous pouvons nous soutenir mutuellement.
Texte complet (traduction de l’ukrainien НАновости, orthographe et écriture de l’original conservées):
« Pourquoi l’Ukraine n’est ni Israël ni la Palestine : la principale différence
29 juin 2025, 16:31
Je suis tombé une fois de plus sur une comparaison de l’Ukraine avec Israël dans le fil d’actualités. Parfois, on rencontre aussi une autre comparaison — avec la Palestine.
Je pense que les deux comparaisons sont totalement inappropriées.
Le cas d’Israël est totalement unique, il n’a tout simplement pas d’équivalent.
Le cas de l’Ukraine est une lutte anticoloniale typique, dont il y a eu des centaines d’exemples.
Les Arabes (Perses, musulmans) n’ont pas été les oppresseurs des Juifs. Ils n’ont pas colonisé leurs terres. Ils ne leur ont pas imposé leur langue et leur identité. Les Arabes ont conquis ces terres à l’Empire romain d’Orient (Byzance). Les Juifs et les Samaritains y constituaient des minorités nationales, la majorité de la population était des chrétiens orthodoxes. Contrairement aux Byzantins, les Arabes ont permis aux Juifs de vivre à Jérusalem. Et ils n’avaient pas de programme d’assimilation.
Mais l’Ukraine n’est pas non plus la Palestine. Parce que les Juifs ne considèrent pas les Palestiniens comme « aussi des Juifs », que la volonté malveillante de quelqu’un aurait transformés en Palestiniens.
Les Palestiniens font partie du grand monde arabe, qui s’est éveillé au sens national à la fin du XIXe — début du XXe siècle, comme de nombreux autres peuples à divers endroits. Ils considéraient tout le Moyen-Orient comme le leur et ne voulaient pas y avoir de concurrents forts, surtout soutenus par l’Occident.
Israël est un super acteur régional, avec des armes nucléaires, une grande autonomie et initiative, un participant actif à l’architecture stratégique de la région. Dès le début, Israël est une forteresse militaire.
L’Ukraine est un État qui s’est désarmé devant son ancienne métropole, ne ressentant pas de menace existentielle. Qui a vécu 23 ans dans l’ensemble assez paisiblement, sans intention de faire la guerre. Et malgré le fait qu’il y ait eu différents États ici, le peuple ukrainien (et ses ancêtres directs) a toujours vécu ici.
Il semble que la différence soit évidente. Les comparaisons ne sont pas seulement boiteuses, elles sont totalement inappropriées. Le conflit arabo-israélien est dès le début un conflit de deux nationalismes, qui revendiquaient un même territoire et n’ont pas trouvé de langage commun.
Les revendications de la Russie ne sont pas territoriales, elles revendiquent la possession d’un peuple entier — ou sa destruction s’il résiste ».
Voilà une opinion …
