En 2014, Sergueï Mikhalok a activement soutenu l’Euromaidan et la Révolution de la Dignité en Ukraine, ce qui a provoqué une réaction négative et une série d’interdictions en Russie et en Biélorussie. En 2015, l’artiste a obtenu la citoyenneté ukrainienne et un permis de séjour. En 2020, il a reçu le titre d’Artiste émérite d’Ukraine (2020).
En février 2026, des concerts de «Liapis Troubetskoï» auront lieu en Israël — un groupe punk-rock biélorusse dont l’histoire a depuis longtemps dépassé la simple biographie musicale. Ce n’est pas une tournée nostalgique ni un «retour pour les hits». Ce sont des performances d’un groupe pour qui la scène est devenue une forme d’expression citoyenne, et la musique un moyen de parler de la guerre, de la liberté et de la responsabilité personnelle.
Pour Israël, ces concerts sont un événement particulier. Sur scène se présente un collectif qui n’a pas choisi la neutralité, n’a pas réécrit son histoire et n’a pas fait semblant que «tout est compliqué».
De Minsk en 1989 au point de non-retour
Le groupe «Liapis Troubetskoï» a été créé en 1989 à Minsk.
Son leader est Sergueï Mikhalok, frontman et auteur des textes, qui a déterminé pendant des décennies la direction et l’intonation du collectif.
Dans les années 1990 et au début des années 2000, «Liapis» était associé au ska-punk ironique, au grotesque et à la satire de la réalité post-soviétique. Mais à la fin des années 2000, la musique a commencé à changer. L’ironie a disparu, remplacée par des textes durs et directs sur le pouvoir, la violence, le mensonge et la responsabilité.
Interdictions en Biélorussie et rupture définitive
Au printemps 2011, les musiciens ont été inscrits sur la liste des acteurs culturels interdits en Biélorussie.
Tous les concerts prévus du groupe dans leur pays d’origine ont été annulés.
Ce moment est devenu un point de non-retour. «Liapis Troubetskoï» a cessé de faire partie de la «culture acceptable» et s’est retrouvé définitivement de l’autre côté du système. Pour les auditeurs, le groupe est devenu un symbole de désaccord. Pour les autorités, un problème qu’elles ont tenté de résoudre par des interdictions.
2014 : dissolution et nouvelle forme
En 2014, le groupe a officiellement cessé d’exister, se scindant en deux projets :
- BRUTTO — avec Sergueï Mikhalok,
- Trubetskoy — avec le chanteur Pavel Boulatnikov.
À ce moment-là, cela ressemblait à la fin de l’histoire. Mais les événements en Ukraine ont montré que ce n’était qu’une pause, pas une fin.
L’Ukraine comme point clé de la biographie
Depuis 2014, l’Ukraine a occupé une place centrale dans la vie de Sergueï Mikhalok.
Il a ouvertement soutenu l’Euromaidan et la Révolution de la Dignité, sans recourir à des formulations prudentes. Cela a provoqué une réaction vive de la part de la Russie et de la Biélorussie — interdictions, pressions, tentatives d’isolement.
En 2015, Mikhalok a obtenu la citoyenneté ukrainienne et un permis de séjour, et en 2020, il a reçu le titre d’Artiste émérite d’Ukraine. Pour la société ukrainienne, cela n’a pas été une formalité, mais une reconnaissance de sa position et de sa contribution.
Comment les chansons de «Liapis Troubetskoï» ont commencé à être perçues en Ukraine
Après 2014, en Ukraine, non seulement l’attitude envers Mikhalok en tant qu’artiste a changé, mais aussi la perception même de la musique de «Liapis Troubetskoï». Ses chansons ont cessé d’être des morceaux de concert et sont devenues partie intégrante d’un contexte historique vivant.
Important : «Liapis» n’a pas été désigné comme symbole d’en haut.
Ses chansons ont été appropriées par la rue.
De la scène au Maidan
Pendant l’Euromaidan, la composition «Voïny sveta» a dépassé les limites de la scène. Elle résonnait :
- sur les barricades,
- dans les rassemblements,
- dans le milieu des bénévoles,
- dans les vidéos des manifestations.
La chanson n’a pas été écrite spécialement pour l’Ukraine, mais elle a exactement touché le nerf de l’époque. À partir de ce moment, dans le contexte ukrainien, elle est devenue non seulement une chanson du groupe, mais une chanson de l’époque.
Les compositions en russe — «Kapital», «Ya veryu», «Garri» — ont commencé à être perçues différemment : comme anti-impériales et anti-systémiques, indépendamment de la langue.
2022 : guerre et renaissance de «Liapis»
Après le 24 février 2022, dans le contexte de l’invasion à grande échelle de la Russie en Ukraine, le projet «Liapis Troubetskoï» a été ressuscité.
Le retour du groupe a été immédiatement désigné comme anti-guerre et caritatif. L’activité de concert est devenue une forme de soutien à l’Ukraine — non déclarative, mais pratique.
Soutien à l’Ukraine et aux Forces armées ukrainiennes : pas des mots, mais des actions
Le soutien à l’Ukraine de la part de Sergueï Mikhalok et de «Liapis Troubetskoï» après 2022 est de nature systématique et publique.
Dès les premiers jours de la guerre, Mikhalok a adopté une position anti-guerre ferme.
Sur sa chaîne YouTube BRUTTO NOSTRA, il a publié une série de vidéos :
- aux militaires biélorusses,
- aux citoyens de Biélorussie,
- aux musiciens russes.
« Biélorusses.
Lâche et traître à la patrie, Loukachenko, en se dégonflant, a livré notre pays à Poutine, qui est devenu fou. Ces deux connards utilisent le territoire de la Biélorussie pour attaquer l’Ukraine fraternelle.C’est précisément de notre Biélorussie que partent les chars, que volent les missiles en direction du peuple frère. Et maintenant, il se passe quelque chose d’encore plus terrible — ils veulent maintenant envoyer ici à une mort certaine nos soldats, qui ne comprennent rien.
On leur raconte des histoires sur des nazis, sur une sorte de putain de «devoir». Ils mourront tous ici, car l’armée ukrainienne, les Forces armées ukrainiennes, est la plus forte armée du monde.
Tous ceux qui viendront ici seront enterrés dans le sol, puis brûleront en enfer… »
Dans ces messages, il parlait directement du fait que la Biélorussie est utilisée comme base pour attaquer l’Ukraine, et que participer à la guerre entraînera la mort de soldats trompés par la propagande.
Soutien direct aux Forces armées ukrainiennes
Sergueï Mikhalok s’est personnellement produit pour les militaires ukrainiens :
- a rencontré des combattants des Forces armées ukrainiennes à Kiev,
- a interprété pour eux «Voïny sveta», souvent dans la version ukrainienne «Voïny svitla»,
- a fait cela en dehors des salles de concert — dans un format vivant et humain.
Ces épisodes ont été enregistrés en vidéo et sont devenus partie intégrante de la chronique réelle de la guerre. Pour les militaires, ce n’était pas un concert comme un spectacle, mais un geste de solidarité.
Tournées caritatives
Après la renaissance du groupe, les musiciens ont effectué :
- une grande tournée européenne,
- puis une tournée aux États-Unis et au Canada.
Ces tournées ont été directement positionnées comme des tournées en soutien à l’Ukraine. Une partie des fonds était destinée à des initiatives humanitaires et bénévoles. Les concerts étaient activement soutenus par la diaspora ukrainienne.
Versions ukrainiennes des chansons
Un pas fondamental a été la réinterprétation officielle des chansons en langue ukrainienne.
Le groupe a sorti des versions ukrainiennes :
- «Voïny svitla»,
- «Yevpatoriïa»,
- «Garri».
Les traductions ont été réalisées par Sergueï Jadan. Ces versions ont été publiées officiellement et sont devenues partie intégrante des programmes de concert. Dans le contexte ukrainien, elles sont perçues non comme une «adaptation», mais comme une forme d’expression équitable.
…
Mikhalok et la Biélorussie
Les relations de Sergueï Mikhalok avec la Biélorussie sont une histoire de rupture de principe avec le régime et de solidarité avec la société, et non un conflit à cause de tournées ou de censure. Cette rupture s’est formalisée bien avant 2020 et est devenue définitive bien avant la guerre à grande échelle contre l’Ukraine.
De l’artiste populaire à l’interdit
Dans les années 1990 et au début des années 2000, «Liapis Troubetskoï» était l’un des groupes les plus populaires en Biélorussie. Le tournant s’est produit à la fin des années 2000, lorsque les textes sont devenus durs et politiquement directs.
En 2011, le groupe a été inclus dans la liste des acteurs culturels interdits en Biélorussie.
Tous les concerts dans leur pays d’origine ont été annulés. C’était une interdiction systématique, fermant effectivement au groupe la voie de retour dans l’espace culturel officiel du pays.
Rupture avec le régime Loukachenko
À partir de ce moment, les relations de Mikhalok avec l’État biélorusse sont devenues intransigeantes. Il n’a pas cherché de compromis et a ouvertement critiqué le régime Loukachenko, le qualifiant d’autoritaire et de traître à la souveraineté du pays.
Cependant, sa position a toujours clairement distingué :
- la société biélorusse,
- et le régime biélorusse.
La critique était dirigée contre le pouvoir, et non contre le pays ou les gens.
2020 : soutien aux manifestations
Lors des manifestations en 2020, Mikhalok a publiquement :
- soutenu les manifestants,
- condamné la violence des forces de l’ordre,
- soutenu la symbolique du mouvement démocratique — le drapeau blanc-rouge-blanc et l’emblème «Pahonia».
Il n’a pas intégré de structures politiques, restant dans le rôle de voix culturelle de la résistance.
Après 2022
Après le début de la guerre à grande échelle contre l’Ukraine, Mikhalok a adopté une position encore plus ferme. Il a clairement déclaré que :
- le territoire de la Biélorussie est utilisé pour attaquer l’Ukraine,
- le régime Loukachenko est responsable de la complicité dans la guerre.
Sur la chaîne BRUTTO NOSTRA, il a enregistré des vidéos adressées aux Biélorusses et aux militaires, les appelant à ne pas participer à la guerre et à ne pas devenir complices de crimes.
Comment il est perçu par l’opposition
Dans le milieu de l’opposition biélorusse et de la diaspora, Mikhalok est perçu :
- comme l’un des opposants culturels les plus connus au régime,
- comme une personne qui n’a pas changé de position sous la pression,
- comme un artiste qui a payé le prix de l’exil et des interdictions.
Il se tient consciemment en dehors de la politique formelle, considérant son format comme la culture en tant que forme de résistance.
Sergueï Mikhalok est en opposition ferme au régime Loukachenko, soutient de manière cohérente le mouvement démocratique en Biélorussie et reste l’un des symboles de la résistance culturelle à l’autocratie biélorusse.
Ce qui résonnera en Israël
Les concerts de «Liapis Troubetskoï» en Israël en février 2026 sont construits autour du répertoire de concert principal du groupe, bien connu des spectateurs à travers différentes périodes de son histoire.
Selon les informations de l’affiche et des organisateurs, le programme comprendra des chansons telles que :
«Voïny sveta»,
«Kapital»,
«Au»,
«Ya veryu»,
ainsi que d’autres compositions célèbres du groupe.
Le format des concerts prévoit traditionnellement un rythme soutenu, un minimum de pauses et une grande intensité sur scène — sans éléments de spectacle, mais avec un accent sur le son live et le contact direct avec le public.
Pourquoi c’est important pour Israël
Pour le public israélien, ces concerts ne sont pas simplement un événement musical.
C’est une rencontre avec un groupe qui parle de la guerre, du prix du silence, de la responsabilité et du choix — des thèmes bien compris par la société israélienne.
«Liapis Troubetskoï» en Israël en février 2026 — ce n’est pas de la nostalgie ni un «retour pour les hits».
C’est du punk-rock vivant avec une histoire, une position et des actions confirmées.
Dates, heures et lieux des concerts en Israël
Haïfa
19 février 2026
Jeudi, début à 20h00
Club Beat
Sderot Ha-Nassi, 124
Tel-Aviv
20 février 2026
Vendredi, début à 20h00
Salle «Reading-3»
Port nord de Tel-Aviv
rue Ha-Ta’arouha, 3
« Liapis Troubetskoï » travaille toujours à fond, sans pauses ni angles arrondis.
Billets – https://showman.co.il/e/lyapis-trubetskoy-2026/
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