À l’exposition de Lviv, la partie ukrainienne a présenté le drone sous-marin Toloka-1000, qui peut représenter une menace pour le pont de Crimée et les plateformes maritimes en mer Noire. Ce sous-marin robotisé est équipé d’une charge utile allant jusqu’à cinq tonnes et est conçu pour des missions de minage et de destruction de grandes cibles fixes.
Le pont de Crimée sous menace
Le pont de Kertch et les plateformes maritimes en mer Noire jouent un rôle stratégique et symbolique important pour la Russie.
Les attaques de l’Ukraine sur le pont, depuis l’attaque du camion en octobre 2022 jusqu’aux attaques de drones en 2023-2024, ont démontré la vulnérabilité de cette infrastructure. Malgré cela, les piliers du pont n’ont pas encore été détruits. La présence de drones sous-marins avec de grandes charges complique considérablement les mesures de déminage et menace la navigation.
Des mines maritimes efficaces et des explosions sous-marines peuvent rendre l’accès aux ports difficile, nécessitant un déminage et ralentissant les opérations même sans destructions massives. Les nouveaux drones sous-marins permettent de créer des corridors pour des attaques ultérieures, y compris le lancement d’escadrilles FPV et des opérations contre l’infrastructure côtière.
Développement des technologies sous-marines
La communauté mondiale travaille également activement à la création de systèmes sous-marins autonomes. Parmi les pays développeurs figurent les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, la Chine, la France et Israël. Cependant, l’approche de l’Ukraine se distingue par un accent sur l’accessibilité et la préférence pour des solutions non traditionnelles, bon marché et jetables, rendant ces systèmes plus accessibles dans des conditions de ressources limitées.
L’apparition des drones « Toloka » élève le niveau de la guerre sous-marine, couvrant un large éventail de missions — de la reconnaissance et de la lutte contre les mines à de possibles opérations offensives contre des infrastructures importantes. Cela motive les adversaires à renforcer leurs systèmes de défense tant sous-marins que de surface, transformant la mer Noire en une zone de conflit encore plus dangereuse.
Ce que l’on sait des drones « Toloka »
Le groupe Toloka a présenté une gamme de plusieurs drones maritimes, y compris un modèle développé de 12 mètres de long. Il existe au moins trois modèles qui peuvent opérer à différentes distances : TLK-200, TLK-400 et TLK-1000.
Le plus petit d’entre eux, le TLK-200, est équipé de moteurs électriques et est destiné à des missions jusqu’à 100 km avec une autonomie allant jusqu’à 15 jours et une immersion jusqu’à 300 mètres. Le modèle moyen TLK-400 dispose d’une propulsion hybride et peut opérer à une distance allant jusqu’à 1200 km pendant plus de 60 jours avec une charge utile allant jusqu’à 500 kg. Enfin, le plus puissant TLK-1000 peut accomplir des missions à une distance allant jusqu’à 2000 km et fonctionner de manière autonome jusqu’à 60 jours, tout en transportant une charge allant jusqu’à 5000 kg.
Utilisation des drones « Toloka »
Lors des récentes opérations, deux avions amphibies russes Be-12 et un hélicoptère Mi-8 ont été détruits en Crimée, ce qui pourrait indiquer de futures opérations possibles utilisant les drones aquatiques « Toloka ». Le développement de telles technologies indique une amélioration des compétences des forces ukrainiennes dans la guerre sous-marine et aérienne moderne.
Il ne fait aucun doute que cette direction dans le développement des technologies militaires influence la carte stratégique de la mer Noire, créant des difficultés supplémentaires pour la protection des objets clés.