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L’Ukraine a dédié les années 2025-2026 à Shmuel Yosef Agnon. Des expositions, conférences et expéditions raviveront la mémoire et renforceront les liens culturels avec Israël.

Agnon et ses racines ukrainiennes

Shmuel Yosef Agnon, né à Buchach, est devenu le premier écrivain israélien à recevoir le prix Nobel de littérature. Ses livres sont imprégnés de l’atmosphère des shtetls ukrainiens, des traditions juives et des souvenirs personnels de son enfance. Pour l’Ukraine et Israël, son héritage est plus que de la littérature. C’est un lien entre deux cultures, deux peuples, deux histoires.

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Les organisateurs de « l’Année Agnon » soulignent qu’en cette période de guerres et d’épreuves, il est important de se souvenir de ceux qui ont construit des ponts entre les peuples.

« Agnon était la voix de la mémoire. Ses mots relient ce qui est détruit et engendrent l’espoir », notent les conservateurs du projet.

Son œuvre est une fusion de la tradition juive, des motifs bibliques et talmudiques avec les images des shtetls d’Europe de l’Est et de l’Israël contemporain.

Principales œuvres d’Agnon

  • « L’Auberge » («הָאִשָּׁה וְהַבֵּית») — un récit précoce sur la vie dans un shtetl juif.
  • « Le Mari infidèle » («עִם הָאִשָּׁה») — un roman sur la crise de la famille et des traditions.
  • « Elle se tenait simplement là » («עִם פְּנֵי הַשֶּׁמֶשׁ») — une histoire poignante sur la foi et la souffrance.
  • « Hier encore » («תְּמוֹל שִׁלְשׁוֹם») — l’un des romans les plus célèbres d’Agnon : sur un jeune rapatrié de Galicie venu construire une nouvelle vie en Eretz-Israël.
  • « La Ville et sa plénitude » («עִיר וּמְלוֹאָה») — une chronique monumentale de Buchach, avec ses joies, ses tragédies et sa culture juive en déclin.
  • « Le Mandat » — un roman sur la confrontation entre le destin personnel et les événements historiques.
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Thèmes et style

  • Souvenirs d’enfance à Buchach et atmosphère des shtetls juifs.
  • Fusion des textes religieux juifs et du folklore avec la prose moderne.
  • Thème de l’exil et du retour, de la recherche d’un foyer.
  • Images de perte, de maisons détruites et de mémoire.
  • Questions existentielles : foi, doute, sens de la vie.

Agnon écrivait en hébreu, mais beaucoup de ses œuvres sont basées sur l’expérience et la mémoire de la vie en Ukraine. C’est pourquoi son œuvre est perçue comme une partie de l’héritage culturel judéo-ukrainien commun.

Cinq projets d’envergure

1. Exposition artistique « Maisons étrangères »

En septembre 2025, une exposition de Matvey Vaisberg s’est ouverte à Kiev. L’artiste, à travers des images d’intérieurs vides et de façades détruites, montre ce que signifiait pour Agnon la perte de la maison et la rupture avec le passé. Les tableaux posent des questions : que perdons-nous avec les maisons, et pouvons-nous retrouver ce qui est perdu ?

2. Conférence scientifique à l’automne 2025

En novembre, une conférence se tiendra à Kiev avec la participation de chercheurs ukrainiens et israéliens. Les scientifiques discuteront de la manière dont l’héritage culturel peut influencer la formation de l’identité, et comment les traditions juives et ukrainiennes se sont croisées au fil des siècles.

3. Projet « Jérusalem — Kiev de A à Z »

C’est une exposition construite comme un alphabet : chaque lettre symbolise un concept, un lieu ou une image liés aux deux capitales. L’exposition s’ouvrira d’abord à Kiev, puis se déplacera à Odessa, Lviv et Tchernivtsi, rendant le projet à la fois national et international.

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4. Expédition ethnographique étudiante

Au printemps 2026, des étudiants se rendront à Buchach et Sataniv. Là, ils collecteront des matériaux, étudieront de vieux archives, écouteront les histoires des habitants locaux. Une telle expédition n’est pas seulement un processus éducatif, mais un retour de la mémoire, une réanimation de ce qui semblait perdu à jamais.

5. Conférence finale et concours de travaux

En été 2026, le projet se terminera par une grande conférence. Un concours d’essais étudiants est prévu, où de jeunes chercheurs présenteront leur vision du dialogue entre Agnon et la tradition philosophique ukrainienne. Un bloc séparé — « Lectures israéliennes », consacré aux parallèles entre Agnon et Hryhoriy Skovoroda.

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Géographie de « l’Année Agnon »

  • Kiev — centre des initiatives scientifiques et artistiques.
  • Odessa, Lviv, Tchernivtsi — villes où se tiendront des expositions locales.
  • Buchach et Sataniv — lieux d’expédition où l’héritage d’Agnon peut être ressenti à chaque pas.

Ces villes relient symboliquement l’Est et l’Ouest de l’Ukraine, les grands centres culturels et les petits shtetls.

Ce que cela apporte à l’Ukraine

  • Restauration de la mémoire de l’histoire juive dans le contexte ukrainien.
  • Renforcement du dialogue culturel avec Israël et le judaïsme mondial.
  • Développement d’initiatives pour la jeunesse et implication des étudiants dans l’étude du passé.
  • Potentiel pour le tourisme culturel et les contacts internationaux.

Un effet plus large qu’il n’y paraît

Le projet aide l’Ukraine à se présenter comme un pays capable non seulement de se défendre en temps de guerre, mais aussi de construire de nouveaux ponts culturels. C’est un signal pour l’Europe et Israël : l’identité ukrainienne est ouverte, vivante et fondée sur le respect de la diversité.

Brève biographie de Shmuel Yosef Agnon

Shmuel Yosef Czaczkes, plus connu sous le nom d’Agnon, est né en 1888 dans la ville de Buchach (aujourd’hui région de Ternopil, Ukraine) dans une famille de rabbin et de marchand de fourrures. Dès son plus jeune âge, il a absorbé l’atmosphère de la tradition juive, écouté les récits des anciens sur la vie du shtetl et étudié les textes en hébreu.

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En 1908, il a déménagé à Jaffa, en Eretz-Israël, où il a commencé à publier des récits. Il a vécu quelque temps en Allemagne, s’est marié, a beaucoup écrit et a participé à la vie littéraire européenne. En 1924, il est retourné à Jérusalem, où il a vécu jusqu’à la fin de sa vie. Il écrivait exclusivement en hébreu, créant un style unique — une combinaison de langue biblique, de tournures talmudiques et d’observations vivantes. Ses œuvres sont un pont entre le passé juif de l’Europe de l’Est et l’Israël moderne.

En 1966, il est devenu lauréat du prix Nobel de littérature, le premier parmi les écrivains israéliens. Il est mort à Jérusalem en 1970, laissant un riche héritage littéraire.

Contexte israélien

Pour les Israéliens d’origine ukrainienne, « l’Année Agnon » n’est pas seulement un projet culturel. C’est un rappel des racines, des villes où vivaient leurs ancêtres, et des valeurs qui lient Ukrainiens et Juifs.

NAnews — Nouvelles d’Israël souligne : de tels projets sont importants pour toute la diaspora. Ils renforcent le sentiment d’unité et permettent aux Israéliens de mieux comprendre ce que l’Ukraine a vécu et vit.

Conclusions

« L’Année Agnon » est plus que des expositions et des conférences. C’est une tentative de raviver la mémoire, de faire du passé une partie du présent et de proposer un nouvel avenir pour le dialogue des cultures.

L’Ukraine et Israël ont la chance de montrer que la littérature et l’histoire peuvent unir même là où, pendant des décennies, il n’y avait que des murs.

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