La principale nouveauté de Hanoucca 2025 en Ukraine : un livre qui n’était pas dans les ensembles de fête auparavant
Cette année, 2025, la Fédération des Communautés Juives d’Ukraine a fait un pas attendu depuis longtemps : pour la première fois, un exemplaire complet de la Torah en ukrainien a été inclus dans les ensembles de Hanoucca. Pas des extraits, pas une version simplifiée — mais un volume complet, créé comme un travail sérieux de traducteurs, rabbins et éditeurs.
Pourquoi l’abandon de la Torah en russe est devenu non seulement un pas culturel, mais aussi moral pour la communauté
Jusqu’à récemment, les éditions en russe étaient la norme habituelle — il n’existait tout simplement pas d’autre texte. Mais après 2022, tout a changé. L’agression russe, les attaques constantes, les frappes sur les villes ukrainiennes, y compris celles où vivent des familles juives, ont créé une nouvelle réalité dure.
Et dans cette réalité, lire le livre sacré dans la langue du pays qui bombarde le tien est devenu pour beaucoup un conflit intérieur. Ce ne sont pas des déclarations bruyantes, mais un sentiment humain silencieux, présent dans les conversations des rabbins, des enseignants, des familles ordinaires. La langue a cessé d’être « juste un moyen » — elle est devenue une frontière émotionnelle.
C’est pourquoi l’apparition de la Torah en ukrainien n’est pas seulement une question de commodité.
C’est une question de respect pour ceux qui vivent aujourd’hui sous les sirènes, qui perdent leurs maisons, qui essaient de garder la foi en temps de guerre. C’est pour que la communauté juive d’Ukraine n’ouvre pas le texte sacré et ne ressente pas une sensation désagréable parce qu’il sonne comme la langue de l’agresseur.
Pour la première fois, la communauté a la possibilité de lire la Torah dans la langue de l’Ukraine, et non dans la langue du pays qui frappe cette terre.
Pour de nombreuses familles, cela a été un soulagement.
Pour les rabbins, un pas important pour que la tradition sonne honnête et naturelle.
Pour les enfants, c’est un moyen de ne pas lier leur vie spirituelle à une langue qui provoque actuellement douleur et rejet.
Et c’est précisément pourquoi l’inclusion de ce livre dans les ensembles de Hanoucca est perçue comme un geste de soutien — silencieux, mais très précis.
Comment la Torah en ukrainien a été créée et pourquoi elle est considérée comme une percée
La traduction elle-même a vu le jour seulement en 2025. Le premier tirage — 3000 exemplaires, imprimés à Kharkiv. Le projet a été dirigé par l’éditeur Mikhaïl Chifrin, l’éditeur était Alexandre Kaganovski, la traduction a été préparée par Elena Rabinovitch et Anna Chvikova.
Le rabbin Mikhaël Gotzel était responsable de l’exactitude et de la conformité à la tradition. Les participants supplémentaires — Anat Brusilovsky, Igor Zalatarov, Menachem Mendel Maryanovsky et Akiva Nemoy — ont aidé à maintenir la qualité et la structure du texte. La coordination était assurée par le rabbin Levi Engelsman et Varvara Korobkova.
Le livre est conçu comme une édition bilingue : la traduction ukrainienne est parallèle au texte en hébreu. Les haftarot sont incluses — une partie importante des lectures du Shabbat.
Maintenant, ce travail arrive pour la première fois dans les foyers avec la boîte de fête.
Comment la FEGU prépare 45 000 ensembles et pourquoi les communautés les attendent à l’avance
À Dnipro, dans les entrepôts, il y a une agitation caractéristique de la dernière semaine avant une fête importante. Le ruban crisse, les boîtes sont disposées selon les itinéraires, les bénévoles vérifient les listes. Cette année, la FEGU envoie 45 000 ensembles dans 150+ villes d’Ukraine.
Pour les grandes et petites communautés, ces ensembles ne sont pas un « agréable complément », mais la base de la fête, qui autrement serait trop modeste.
Ce qui se trouve dans l’ensemble en plus du Livre
Menorah. Bougies. Friandises. Matériaux sur Hanoucca. Livre pour enfants « 8 nuits lumineuses », créé spécialement pour les soirées familiales. Tout cela forme l’ensemble habituel que chaque communauté connaît.
Mais c’est précisément le livre qui change la perception de tout l’ensemble.
Pourquoi l’inclusion de la Torah est devenue un signal important pour la communauté juive d’Ukraine
Le livre reste, quand les bougies sont déjà éteintes.
Pour les parents, c’est une chance de parler avec les enfants de la tradition dans la langue du pays où ils grandissent et qui est leur Patrie. Pour les petites communautés, c’est la confirmation qu’on se souvient d’elles. Pour la communauté juive d’Ukraine elle-même, c’est le moment où le texte spirituel devient une partie de l’espace quotidien, et non quelque chose de lointain.
Et ici, il y a un détail important à noter : ce sont précisément ces décisions — lorsque la fête est remplie non seulement de rituel, mais aussi de sens — qui forment cette connexion entre les pays et les communautés, dont nous écrivons souvent dans NAnews — Nouvelles d’Israël | Nikk.Agency, car elle explique comment la tradition reste vivante même en temps difficiles.