Quand les chiffres deviennent douleur et les statistiques — mémoire, les rapports secs se transforment en pages de deuil national.
Le ministère de la Défense d’Israël a publié le 6 octobre 2025 des données pour le deuxième anniversaire de la guerre, commencée le 7 octobre 2023. Et les chiffres, comme toujours en Israël, ne se cachent pas derrière l’anonymat — car chacun d’eux a un nom, une famille et un visage.
Une génération qui n’a pas eu le temps de grandir
Depuis le début de la guerre, 1 152 personnes ont péri.
Parmi elles, 487 avaient moins de 21 ans. Cela représente 42% de toutes les victimes du conflit.
Ceux qui commençaient à peine à vivre. Ceux dont les parents gardent encore les photos scolaires sur les murs, et dans les chats WhatsApp voient toujours le statut «en ligne».
141 victimes avaient plus de 40 ans — des pères, des commandants, des volontaires qui retournaient au service pour soutenir les leurs.
Un prix impossible à calculer
En deux ans, plus de 6 500 Israéliens ont perdu des proches.
Ce ne sont pas juste des chiffres — ce sont 1 973 parents ayant perdu des enfants.
351 veuves dont la vie s’est divisée en «avant» et «après».
885 orphelins qui grandissent dans des maisons où le silence est plus fort que les mots.
3 481 frères et sœurs qui n’entendront plus le rire de ceux avec qui ils ont partagé leur enfance.
Ces données incluent les soldats de Tsahal, les policiers, le Shabak, les réservistes et les volontaires tombés au combat — de la bande de Gaza au Liban, de Sderot à la Galilée, de Judée et Samarie aux kibboutzim du sud.
Les orphelins de guerre : une enfance interrompue
Une statistique distincte a été présentée par l’organisation «Hamaniyot», qui aide les orphelins de guerre.
En deux ans, 987 enfants ont perdu un ou deux parents.
Parmi eux, 686 sont des enfants de militaires morts en service.
301 enfants ont perdu leurs parents à cause d’attentats terroristes.
39 bébés sont nés après la mort de leurs pères.
Rien que l’année dernière, leur nombre a augmenté de 173.
Un petit pays avec une grande mémoire
Israël — un pays où chacun connaît quelqu’un qui connaît une victime. Ici, on ne cache pas les noms. Ici, les pertes sont lues à haute voix — à la radio, sur les places, dans les écoles.
Chaque année, pour l’anniversaire, le ministère de la Défense publie des données précises — non pas pour le rapport, mais pour la mémoire.
Ces chiffres ne parlent pas de la guerre comme d’une statistique. Ils rappellent qu’Israël est un petit pays où chaque vie est une histoire entière.
Des noms au lieu de chiffres
Contrairement à de nombreux autres pays, Israël considère qu’il est de son devoir de ne pas cacher la douleur derrière des chiffres secs.
Ici, chaque nom est prononcé séparément, et chaque victime devient partie intégrante du récit national — de la résilience, de la jeunesse et du prix à payer pour le droit à l’existence.