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Réfléchissons au symbolisme de cet acte : des soldats russes emportent le drapeau d’Israël comme trophée d’un village ukrainien.

Entre les forêts interdites aux visiteurs de la zone de la catastrophe de Tchernobyl et Boutcha — lieu du génocide perpétré par l’armée russe dans la banlieue de Kiev, se trouve le village ukrainien de Sidorovitchi, où sont nés le classique de la littérature hébraïque Haïm Hazaz, ainsi que Nehemia Rabichev — le père d’Yitzhak.

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Version originale et complète de l’article – (angl) Ukrainian Jewish Encounter.

À la fin du 19ème siècle, le village et toute cette région faisaient partie de la « Zone de Résidence Juive ».

En 1886, Nehem Rabichev est né à Sidorovitchi. À l’âge de 18 ans, il émigre aux États-Unis (1904) et y change son nom de famille en Rabin. Après son déménagement en Terre d’Israël, son fils aîné naît – le futur Premier ministre de l’État d’Israël Yitzhak Rabin (1922-1995).

Nehemia Rabichev a été pendant de nombreuses années membre du conseil municipal de Tel-Aviv, l’un des premiers employés de la Compagnie Électrique d’Israël et membre du Comité Exécutif des syndicats.

Douze ans après la naissance de Nehemia Rabichev, dans le même village est né le futur célèbre écrivain hébraïque Haïm Hazaz (1898 — 1973), premier lauréat du Prix d’Israël de littérature (1953) et membre de l’Académie de la langue hébraïque.

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Son père dirigeait une scierie, c’est pourquoi les années d’enfance du futur écrivain se sont déroulées dans une petite maison au milieu d’une forêt dense.

Cette forêt près du village ukrainien deviendra le lieu de développement d’une intrigue dramatique, ainsi que l’un des personnages naturels du premier roman de Hazaz « Dans la forêt » (1930, Tel-Aviv). Les descriptions de la nature et de la vie forestière de ce roman sont devenues par la suite des classiques de la littérature hébraïque.

Retour aux sources

Le lien entre Israël et Sidorovitchi a été rétabli en 2011, lorsque, à l’initiative du chef du projet éducatif « Limoud » Haïm Chesler, une plaque commémorative en l’honneur de Nehemia Rabichev et de ses enfants a été installée dans le village.

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À la cérémonie d’ouverture a participé le petit-fils de Nehemia et fils d’Yitzhak, Yuval Rabin.

«Mon père, comme moi, est natif d’Israël. Mais dans notre famille résonnaient les échos du lieu où est né grand-père. Par exemple, mon père aimait beaucoup le bortsch ukrainien et les vareniki. Pour moi, c’est très émouvant de visiter la patrie de mon grand-père — je suis revenu aux sources», racontait à l’époque Yuval Rabin à la presse.

Près du mémorial a été installé le drapeau d’Israël, et à la bibliothèque du village dans la Maison de la Culture ont été offertes des livres sur Israël et des œuvres de littérature juive.

« C’était très effrayant »

La Maison de la Culture prévoyait de célébrer le 100ème anniversaire de la naissance d’Yitzhak Rabin le 1er mars 2022. Mais cela ne devait pas se produire. Cinq jours avant cette date, le 24 février 2022, les troupes russes ont envahi l’Ukraine.

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Le village s’est retrouvé sur le chemin des envahisseurs en route vers Kiev — la capitale de l’Ukraine. Après avoir traversé la zone de Tchernobyl, les soldats russes sont entrés à Sidorovitchi le 25 février. Ont commencé 35 jours d’occupation brutale.

« C’était très effrayant. Nous avons été bombardés et pillés. Sept maisons ont été complètement détruites et 52 maisons partiellement endommagées. La Maison de la Culture, où allaient de nombreux enfants, a beaucoup souffert. Pendant l’occupation russe, toutes les fenêtres ont été brisées, le toit et les portes endommagés. La bibliothèque a également beaucoup souffert, de nombreux livres ont été perdus», raconte la directrice de la Maison de la Culture du village de Sidorovitchi, Tatiana Nikolaïevna Mukhoid.

«Les soldats russes allaient de maison en maison et pillaient. S’ils n’étaient pas ouverts, ils faisaient exploser les portes et les fenêtres, volaient tout ce qu’ils pouvaient — appareils ménagers et nourriture. Les gens vivaient dans la peur. Ceux qui pouvaient quittaient le village. Il manquait de nourriture et même de pain. Les voisins partageaient ce qu’ils pouvaient. Nous vivions sans électricité ni eau», poursuit Tatiana.

La plaque commémorative en l’honneur de la famille Rabin a été déplacée par les habitants dans la bibliothèque, qui est devenue un abri pour ce seul signe commémoratif symbolisant les liens internationaux de ce village.

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Moment caractéristique : les soldats russes avant de quitter le village volaient non seulement des machines à laver des maisons des civils.

Les soldats de Poutine ont volé à la bibliothèque le drapeau d’Israël offert au village lors de l’inauguration de la plaque commémorative.

Réfléchissons au symbolisme de cet acte : des soldats russes emportent le drapeau d’Israël comme trophée d’un village ukrainien.

Lorsque l’histoire du village de Sidorovitchi est devenue connue de l’ambassadeur d’Israël en Ukraine Michael Brodsky, sa réaction a été immédiate. Sur ordre de l’ambassadeur, un drapeau d’Israël a été livré au village — en remplacement de celui qui avait été volé par les occupants russes; des médicaments ont également été livrés.

Dans le village ukrainien libéré, qui a donné à Israël de telles figures éminentes, il y a maintenant à nouveau un drapeau israélien.

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