Le président russe continue la guerre non pas pour des raisons militaires ni pour la diplomatie. La raison, en fait, est une seule — la peur de perdre le pouvoir. C’est ainsi qu’explique le comportement du Kremlin l’ancien ambassadeur d’Israël en Russie, Arkadi Mil-Man.
C’est ce qu’a déclaré à l’antenne d’Espresso le 19 décembre 2025 le diplomate israélien, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’État d’Israël en Fédération de Russie de 2003 à 2006, qui dirige actuellement le programme d’études sur la Russie à l’institut israélien de sécurité nationale, Arkadi Mil-Man.
Le compromis comme menace pour le régime
Selon Mil-Man, pour Poutine, tout compromis — volontaire ou imposé de l’extérieur — équivaut à une perte de contrôle. Même si la décision est dictée par une pression économique ou un changement de position des États-Unis, le résultat sera le même.
Il souligne : au moment où la guerre cessera d’être une justification pour la mobilisation de la société, les répressions et l’économie fermée, le système commencera à s’effondrer. C’est pourquoi Poutine n’est pas intéressé par la désescalade — pour lui, c’est une question de survie personnelle.
Propagande au lieu de réalité
Mil-Man a accordé une attention particulière à l’image informationnelle que le Kremlin forme délibérément pour le monde extérieur. Il a rappelé les nombreuses vidéos où Poutine, en uniforme militaire, reçoit des rapports des généraux sur les « grands succès » au front.
Ces images créent l’illusion d’une supériorité militaire. Mais elle s’effondre rapidement lorsque les faits réels contredisent la version officielle.
Koupiansk comme exemple
Le diplomate a donné un exemple concret : tandis que le Kremlin déclare un « contrôle total » sur Koupiansk, le président de l’Ukraine se rend dans la ville et démontre publiquement le contraire.
Ces épisodes, selon lui, sapent un élément clé de la propagande russe — le mythe d’une victoire prétendument inévitable. C’est pourquoi il est si important pour Poutine de maintenir la bulle informationnelle et d’empêcher la destruction de ce récit sur la scène internationale.
Le facteur Trump et les attentes de l’Occident
Mil-Man a exprimé l’espoir que Donald Trump et son entourage soient informés de la situation réelle. Il souligne : l’armée russe ne possède pas l’avantage que le Kremlin prétend, et les récits de « percée du front » font partie d’une mise en scène politique.
Comprendre ce fait peut changer l’approche de la pression sur Moscou et priver Poutine d’un outil important de manipulation extérieure.
Les sanctions comme limite de la guerre
Dans ce contexte, une déclaration du président ukrainien Volodymyr Zelensky a également été entendue. Il a noté que la capacité de la Russie à poursuivre la guerre dépend directement de l’efficacité de la pression des sanctions de l’Occident.
Les restrictions économiques, selon lui, restent un facteur clé capable de priver le Kremlin des ressources pour un conflit prolongé — et ainsi rapprocher le moment que Poutine craint le plus.
La guerre apparaît de plus en plus clairement non pas comme un moyen d’atteindre des objectifs de politique étrangère, mais comme un mécanisme de maintien du pouvoir à l’intérieur du pays. Et c’est dans ce contexte que les déclarations des experts israéliens et les évaluations de la situation autour de la Russie prennent une importance particulière pour l’agenda international, y compris israélien — ce que continue d’analyser NAnovosti — Nouvelles d’Israël | Nikk.Agency.
