Washington mène un travail discret mais persistant avec certains pays de l’UE — l’objectif est simple : les empêcher de soutenir l’idée d’un « crédit de réparation » pour l’Ukraine, lié aux actifs russes gelés.
C’est ce qu’écrit Bloomberg, en se référant à des diplomates européens. Pas de listes de pays, pas de noms directs — juste le fait de la pression et son argumentation.
Les représentants américains expliquent à leurs partenaires que les actifs de la Banque centrale de Russie pourraient être utiles pour un futur accord de paix. Qu’utiliser ces actifs maintenant pour financer la guerre, selon Washington, est un pas qui pourrait compliquer les négociations.
C’est une position que tous en Europe n’acceptent pas.
Après l’invasion de la Russie en 2022, environ 260 milliards d’euros d’actifs d’État russes ont été gelés en Occident. La majeure partie — près de 193 milliards — est en Belgique, chez Euroclear.
C’est ici que commence le nœud politique. Lorsque la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé un schéma de « crédit de réparation » de 140 milliards d’euros, garanti par ces fonds, la Belgique a été la première à signaler des risques : juridiques, financiers, politiques. La décision a été reportée à décembre, et maintenant les États-Unis se sont activement engagés dans la discussion.
Dans la version américaine du plan de paix — 28 points.
Il y figure une somme de 100 milliards de dollars, qui devrait être consacrée à la reconstruction de l’Ukraine ; les États-Unis se réservent 50 % des bénéfices de l’opération.
Mais aux États-Unis, les fonds russes gelés ne s’élèvent qu’à environ 5 milliards — et cela fait également partie du débat. La Russie, comme prévu, réagit vivement : elle qualifie toute tentative de confiscation de vol et menace de contre-poursuites.
Dans le contexte de tous ces calculs, une question surgit, dont on parle à contrecœur en Europe : le bénéfice financier des pays par lesquels transitent les actifs. Concernant la Belgique, des insinuations sont faites selon lesquelles les revenus d’Euroclear pourraient être « sous-estimés » et qu’une partie des discussions est alimentée non seulement par la politique, mais aussi par l’économie.
Cela ne fait qu’ajouter à la tension.
Pour l’UE, le problème est plus large qu’une simple opération technique avec des fonds gelés. Il s’agit de savoir si l’Europe est prête à assumer des obligations financières dans une guerre dont la fin est encore incertaine, et dans quelle mesure les partenaires sont d’accord avec l’approche des États-Unis.
La volonté politique des pays commence à diverger de leurs intérêts économiques — et la question des réparations devient une source persistante de désaccords.
Le processus de prise de décision se complique. Certains veulent accélérer, d’autres demandent de la prudence, d’autres encore veulent revoir tout le concept. Et tous comprennent que toute décision fixera le cadre d’un futur accord de paix, si tant est qu’il ait lieu. Nous continuerons à suivre les positions des alliés et les enjeux autour des actifs gelés — dans les analyses de « НАновости — Новости Израиля | Nikk.Agency ».