Le ministère de la Défense de la Finlande a décidé de bloquer 11 transactions immobilières impliquant des citoyens de Russie, d’Israël, du Kazakhstan et du Kirghizistan. La raison invoquée est le risque pour la sécurité nationale lié aux terrains situés près de la mer Baltique.
Intérêts stratégiques
Les refus concernaient à la fois des propriétés résidentielles et commerciales situées dans des zones stratégiquement importantes. Ces territoires se trouvent à proximité de la mer Baltique, des voies de transport et des zones militaires. Le ministre de la Défense, Antti Häkkänen, a souligné que l’immobilier pourrait devenir un outil d’influence hybride.
L’État a le droit de bloquer les opérations qui pourraient menacer la capacité de défense ou la sécurité des approvisionnements. Les transactions suspectes ont été rejetées pour éviter les risques d’espionnage et de sabotage.
Risques et soupçons
Le gouvernement voit dans ces achats un risque de « contrôle caché » sur des objets stratégiques. Une attention particulière est accordée aux terrains situés près des côtes, des canaux de navigation et des corridors de transport clés.
Parmi les demandeurs figurent plusieurs citoyens russes. L’un d’eux, résidant en République tchèque, prévoyait d’acquérir des exploitations forestières en Finlande. Un autre Russe voulait acheter deux parcelles adjacentes à Puumala, dont le paiement a été effectué en roubles la veille de la signature de l’accord.
Aspects géopolitiques
Outre les Russes, la liste des refus comprend des citoyens d’Israël, du Kazakhstan et du Kirghizistan. Un citoyen israélien a tenté d’acquérir un chalet dans la région de Viitosaari, bien que ni lui ni sa famille n’aient jamais visité la Finlande. Un citoyen kazakh souhaitait acquérir un village abandonné à Punkaharju, ayant des liens avec des hauts fonctionnaires du gouvernement russe.
Deux personnes ayant la double nationalité russe et israélienne prévoyaient également d’acheter un terrain près des voies maritimes. De tels achats pourraient être utilisés à des fins géopolitiques, représentant une menace potentielle.
Contrôle et prix
Les propriétés pour lesquelles un refus a été prononcé sont situées à Mikkeli, Parainen, Puumala et ailleurs. La décision du ministère n’a pas encore pris force de loi définitive, mais elle est déjà un signal de renforcement du contrôle sur les investissements étrangers.
Le coût du logement en Finlande reste l’un des plus élevés d’Europe du Nord. À Helsinki, le prix au mètre carré est d’environ 3 500 euros, dans les grandes villes — environ 2 600 euros. Malgré cela, la demande des étrangers reste notable.
Le ministre Häkkänen a souligné que la Finlande utilise tous les outils légaux pour protéger son territoire. Le renforcement du contrôle sur les transactions immobilières et l’interdiction d’entrée pour les citoyens russes et biélorusses font partie de cette stratégie.