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14 octobre 2025, l’analyste militaire israélien et officier de réserve de Tsahal Yigal Levin, originaire d’Odessa, a publié sur sa chaîne Telegram une analyse qui a provoqué une tempête dans le milieu des experts. Il a abordé simultanément l’OTAN, la Russie et toute l’approche occidentale de la guerre — révélant ce qui, selon lui, empêche le monde civilisé de comprendre véritablement l’adversaire. Son post est devenu un essai philosophique sur le fossé civilisationnel entre l’Occident et la Russie.

La rédaction de NANouvelles note : dans ses posts originaux, Yigal Levin utilise un langage incisif, émotionnel et parfois vulgaire. Dans cette publication, le texte a été adapté en conservant le sens et l’argumentation, mais sans langage obscène, afin de transmettre sa position dans un format analytique plutôt que polémique.

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“L’Occident se comporte comme un maître. Et la Russie — comme un barbare qui ne comprend que le coup”

Levin commence par la déclaration du nouveau secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, qui a expliqué pourquoi l’alliance ne descend pas les avions russes même après des provocations.
Rutte a dit :

“L’OTAN est beaucoup plus forte, donc il n’est pas nécessaire de démontrer la force”.

Pour Levin, ce n’est pas une manifestation de sagesse, mais une erreur découlant d’une incompréhension de la nature de l’ennemi.

“C’est la pensée d’un noble maître, — écrit-il. —
Quand tu es plus fort, tu peux te permettre la condescendance.
Mais les Russes perçoivent cela non pas comme de la magnanimité, mais comme de la faiblesse”.

Il compare la mentalité russe au comportement d’une tribu pour laquelle la force est le seul langage qui mérite le respect.

“L’Occident se considère supérieur. Mais le barbare ne respecte pas celui qui ne frappe pas.
Pour lui, le silence est un signe de peur.
C’est pourquoi, quand l’OTAN dit ‘nous ne voulons pas d’escalade’, le Kremlin entend : ‘nous avons peur’.”

“Les Russes vivent dans un monde imaginaire — et y croient”

“La Russie ne vit pas dans la réalité, mais dans un monde imaginaire. Et tant qu'elle ne sera pas frappée - elle ne s'arrêtera pas” - l'analyste israélien Yigal Levin
“La Russie ne vit pas dans la réalité, mais dans un monde imaginaire. Et tant qu’elle ne sera pas frappée – elle ne s’arrêtera pas” – l’analyste israélien Yigal Levin

Levin affirme que la clé du comportement russe réside dans le phénomène “paraître, et non être”.
Ce n’est pas de la rhétorique, mais une structure de pensée.

“Le Russe ne vit pas dans la réalité.
Il vit dans un monde inventé, où l’important n’est pas comment c’est, mais comment ça paraît.
Tout — du pouvoir aux petites choses du quotidien — est subordonné à un seul objectif : créer l’apparence de grandeur”.

Il présente toute une chaîne d’observations recueillies au fil des années de travail avec des experts militaires et politiques :
— dans l’armée russe “les rapports sont écrits pour la hiérarchie”,
— dans l’industrie “les résultats sont simulés”,
— dans la propagande “tout peut être justifié si l’image est belle”.

“C’est comme vivre dans un théâtre, où même la saleté sous les pieds est décorative.
Où l’on peut parler de ‘grand peuple’, debout sur les os de ses propres concitoyens, et en même temps ressentir de la fierté.”

Levin souligne que “paraître” est devenu pour la Russie non seulement une habitude — c’est un mécanisme de survie.

“Si le Russe admet qu’il vit dans des ruines, que ses ‘victoires’ sont achetées avec du sang, que sa culture est secondaire, — il détruira son identité.
C’est pourquoi il ne peut pas être honnête.
Il a besoin de croire en l’illusion pour vivre”.

Du tsar à Poutine — un siècle de mensonges et de façades

Levin montre que ce mécanisme n’a pas commencé avec Poutine.
Il plonge ses racines dans la structure même de l’empire :

“Les villages Potemkine — ce n’est pas une anecdote historique, mais une tradition nationale.
Tsushima, Tchernobyl, Beslan — ce ne sont pas des catastrophes accidentelles, mais le résultat logique d’une culture de l’apparence”.

Il ajoute :

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“En Israël, la sécurité est une religion.
En Russie — une blague.
Parce que là-bas, la sécurité n’est pas visible lors du défilé. Et le défilé — c’est tout”.

Selon Levin, en Russie même l’histoire est réécrite pour l’apparence :

“Les victoires sont dessinées, les défaites effacées, les ennemis transformés en alliés,
et les crimes — en ‘exploits’.
L’essentiel est que l’image ne s’effondre pas.
Que tout périsse, pourvu que la façade tienne”.

“Erdogan a compris qu’un barbare a besoin d’un coup. Mais Rutte — non”

Levin se souvient de l’épisode de 2015, lorsque le président turc Recep Erdogan a abattu un avion militaire russe qui avait violé l’espace aérien turc.

“Erdogan n’a pas réfléchi à qui était le plus fort.
Il a simplement frappé pour montrer où était la limite.
Et le Kremlin a compris. La Russie n’a plus embêté la Turquie.
Parce qu’elle a ressenti la douleur — le seul langage qu’elle comprend”.

Il oppose cela au comportement de l’Occident, qui “parle de règles, alors que l’adversaire ne reconnaît que la peur”.

“L’Occident explique tout le temps pourquoi il ne faut pas ‘provoquer Moscou’.
Et Moscou vit de cela — elle existe grâce à la peur des autres”.

“Les meilleures négociations — c’est un coup de pied sous la table”

Levin ne prône pas la guerre, mais affirme que la douceur sans force — c’est le chemin vers la catastrophe.

“La diplomatie sans dents — c’est une demande d’attaque.
La meilleure géopolitique — ce n’est pas celle où l’on sourit, mais celle où l’on respecte les frontières.
Et si nécessaire, on les défend non pas par des mots, mais par des actions”.

Il explique pourquoi “le respect russe de la force” — ce n’est pas une métaphore, mais un outil de gestion.

“Dans leur culture, on obéit non pas à celui qui a raison, mais à celui qui fait peur.
Donc, si tu veux la paix, sois effrayant.”

“Un volontaire russe peut être sauvé — mais seulement s’il cesse d’être russe”

Levin écrit sur les Russes qui se sont échappés de ce système.

“Je connais beaucoup — des gens talentueux, consciencieux, intelligents.
Ils ne sont plus ‘russes’ au sens où ce mot résonne au Kremlin.
Ils ont expulsé de leur être ce mensonge impérial goutte à goutte.
Ils sont partis, étudient, construisent du neuf.
Ce sont des gens qui ne veulent pas paraître, mais être.”

Il estime que pour une véritable renaissance de la Russie, il faut détruire le mythe impérial.

“Quand les Russes n’auront plus de ‘grand monde’, de ‘voie spéciale’ et de ‘grandeur éternelle’ — alors seulement ils pourront devenir un peuple normal.
Peut-être petit. Mais à eux.
Sans Goulag, sans guerre, sans souffrance éternelle pour une idée que personne ne se souvient”.

Qui est Yigal Levin

Yigal Levin (héb. יגאל לוין) est né le 25 juillet 1986 à Odessa.
En 1995, il a déménagé avec sa famille en Israël.
Il a servi dans l’Armée de défense d’Israël de 2005 à 2010, a participé à la Deuxième guerre du Liban (2006) et à l’opération “Plomb durci” (2008–2009).

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Il est devenu analyste militaire et blogueur.
Depuis 2016, il vit entre Israël et l’Ukraine, tient une chaîne Telegram populaire @yigal_levin, collabore avec des publications ukrainiennes et israéliennes.
Il est connu pour ses analyses sur les relations internationales, la défense et les réformes de l’armée.
Parmi les sujets — la stratégie israélienne, la guerre en Ukraine, l’OTAN, la cyberdéfense et les alliances géopolitiques.

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Ce que cela signifie pour Israël et l’Ukraine

Dans les mots de Levin, il n’y a pas d’analyse froide — c’est un avertissement.
Israël et l’Ukraine, selon lui, sont les deux pays qui comprennent le mieux ce que signifie vivre sous la menace.
Les deux sont habitués à se défendre, mais les deux croient en la réalité, et non en l’apparence.

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Pour Israël, sa position est un rappel : avec un dictateur, on ne peut pas parler le langage de la retenue.
Pour l’Ukraine — la confirmation que la force morale et l’honnêteté sont plus fortes que le mensonge impérial.

“Россия живёт не в реальности, а в выдуманном мире. И пока её не ударят - она не остановится” - израильский аналитик Игаль Левин

“La force — ce n’est pas un cri ni une apparence.
C’est la capacité d’être authentique.
Et la Russie vit encore dans un théâtre, où au lieu de la réalité — des marionnettes, et au lieu de la vérité — des applaudissements.”

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