L’éco-activiste suédoise Greta Thunberg se retrouve à nouveau au centre d’un scandale mondial. Le 6 octobre 2025, elle a été expulsée pour la deuxième fois d’Israël après avoir tenté de se rendre par mer dans la bande de Gaza. Avec elle, 79 citoyens étrangers ont quitté le pays — de France, de Grèce, d’Italie, d’Espagne et de Suède.
28 Espagnols restent en détention, 21 participants à la mission sont déjà rentrés chez eux, et 470 personnes ont été temporairement arrêtées et conduites au port d’Ashdod. Les activistes affirment qu’ils se rendaient en mission humanitaire. Israël y voit une tentative déguisée de pression politique.
Flottille «Sumud» : mission ou théâtre ?
La flottille «Sumud» — qui signifie «résilience» en arabe — comprenait 42 navires. L’objectif de l’action est de « briser le blocus maritime israélien de Gaza », instauré pour empêcher l’importation d’armes et de matériaux utilisés par le Hamas.
Les organisateurs assuraient qu’ils transportaient une aide symbolique : médicaments, eau et branches d’olivier. Mais les militaires israéliens ont intercepté les navires dans les eaux internationales, soulignant qu’«aucune mission humanitaire n’a le droit de violer les frontières de sécurité».
Les participants ont été conduits au port d’Ashdod, nourris et soignés. Ensuite, tous ont été expulsés. Un porte-parole de Tsahal a déclaré :
«Ce n’est pas de l’aide, c’est un spectacle sous couvert de miséricorde. Israël ne permettra pas de transformer la sécurité en spectacle».
De l’écologie à la politique
Lorsque Greta Thunberg est sortie pour la première fois avec une pancarte «Grève scolaire pour le climat», le monde l’a perçue comme le symbole d’une nouvelle génération. Mais en quelques années, l’activiste est passée de leader climatique à figure de portée géopolitique.
Aujourd’hui, chacune de ses déclarations devient un événement médiatique. Et cela transforme toute action à laquelle elle participe en un instrument d’influence. Au lieu de défendre le climat — lutte contre Israël. Au lieu du banc de l’école — le pont d’un navire «humanitaire».
Les autorités israéliennes l’accusent de violer délibérément la loi. Après son arrestation, Thunberg s’est plainte de «mauvais traitements» et de «piqûres de punaises», mais le ministère israélien des Affaires étrangères a répondu fermement :
«C’est un mensonge éhonté. Toutes les conditions respectaient les normes internationales».
Deuxième tentative et montée en puissance
La tentative de percée était déjà la deuxième pour Thunberg. En août 2025, une flottille similaire a été arrêtée dans les eaux neutres. À l’époque, elle avait été expulsée sans déclarations retentissantes. Mais la nouvelle mission «Sumud» a rassemblé près de 500 personnes de 20 pays — la plus grande action anti-israélienne de la dernière décennie.
Le ministère israélien de la Défense a déclaré que plus de 170 participants à de telles opérations avaient été expulsés en quelques mois seulement. Tous agissaient sous les slogans de «liberté pour Gaza», mais utilisaient en fait la rhétorique humanitaire comme un outil de pression.
Pourquoi pas Marioupol ?
Dans ce contexte, une question évidente se pose. Si l’objectif est de sauver les civils, pourquoi personne n’a-t-il envoyé de flottille vers Marioupol occupé en Ukraine ?
La ville, détruite par les troupes russes et occupée depuis 2022, reste l’une des zones les plus fermées d’Europe. L’accès aux médicaments, à l’eau et à l’information y est toujours limité. Des milliers de personnes sont mortes, des dizaines de milliers ont été déportées de force en Russie.
Mais aucune organisation, aucun «navire de paix» n’a tenté de rejoindre les côtes de la mer d’Azov.
Pourquoi ? Parce que c’est dangereux. Il n’y a pas de caméras, de directs et d’applaudissements. On ne peut pas poser devant le drapeau de la paix.
Théâtre de protestation au lieu d’une véritable aide
Les flottilles se sont depuis longtemps transformées en performance médiatique. Voiles, pancartes, slogans, photographes professionnels. Ces actions ressemblent plus à une tournée de relations publiques qu’à une mission humanitaire.
Tout est pensé : hashtags, narratif, images visuelles. Chaque mot est calculé pour attirer l’attention du public occidental. Mais derrière cette mise en scène, le sens principal se perd — une véritable aide aux personnes qui souffrent réellement.
Les analystes israéliens appellent cela «la nouvelle industrie humanitaire» — un activisme transformé en marque. Greta Thunberg en est devenue le visage : de la lutte contre le dioxyde de carbone à la pression politique sur les pays démocratiques.
Israël : la sécurité avant le marketing
Israël insiste sur le fait que le blocus de Gaza n’est pas une manifestation d’hostilité, mais une question de survie. Par ce corridor maritime, des armes pour le Hamas ont été introduites à plusieurs reprises. Des roquettes, des drones, des composants d’explosifs — tout cela a déjà été utilisé contre les civils du pays.
Dans cette réalité, les «flottilles humanitaires» deviennent non pas des aides, mais une menace potentielle. Israël ne peut se permettre le luxe de la confiance.
«Pas un kilogramme d’explosifs n’entrera à Gaza sous couvert de farine», a déclaré un porte-parole de Tsahal.
Pour Jérusalem, le blocus est une partie du système de protection, et non un élément de politique.
Empathie sélective de l’Europe
L’Europe moderne a appris à choisir à qui témoigner de la compassion.
- Quand il s’agit de Gaza — les rues se remplissent de marches, les activistes parlent des droits de l’homme.
- Quand il s’agit de l’Ukraine, de Marioupol ou de Boutcha — il y a une pause.
Marioupol ne figure pas dans les tendances TikTok.
Il n’y a pas de narratif simple. Pas de « mal commode » à pointer du doigt sans risque.
Cette sélectivité est devenue une nouvelle forme de cynisme politique. La compassion est devenue une monnaie. Et elle n’est accordée qu’à ceux qui sont sûrs pour la conscience.
Quand la protestation devient un spectacle
Chaque action de Greta Thunberg est un spectacle, soigneusement planifié jusqu’à la dernière caméra. Mais le véritable travail humanitaire est rarement beau. Il est sans likes, sans partages, sans caméras de télévision.
Percer à Gaza — c’est une démonstration de position. Percer à Marioupol — c’est un risque. Et c’est la différence entre le marketing et le courage.
Réalité où l’humanisme est devenu une marque
La flottille «Sumud» est devenue un symbole :
- pour Israël — une menace ;
- pour les activistes — une affirmation de soi ;
- pour l’Europe — une nouvelle épreuve morale.
Mais derrière toute cette symbolique reste la question — où est la véritable humanité ?
Quand des enfants dans des villes ukrainiennes détruites vivent sans lumière et sans eau, et que des activistes dans les eaux sûres de la Méditerranée filment des vidéos sur la « lutte contre le blocus », qu’est-ce que c’est, sinon de l’hypocrisie ?
Là où il n’y a pas de caméras
Le monde a pris l’habitude de choisir où être bon. Mais la véritable bonté n’a pas besoin de spectateurs. Marioupol, la Syrie, le Soudan — ces points sur la carte ne rapportent pas de likes et ne figurent pas dans les fils d’actualité.
Greta navigue vers Gaza. Et des milliers d’Ukrainiens attendent toujours de l’eau, de la nourriture et de l’aide là où il n’y a pas de journalistes. Et c’est le principal contraste du XXIe siècle : protester pour l’image contre aider sans témoins.
Conclusion
L’histoire de la flottille de Greta Thunberg n’est pas une question d’humanisme, mais de compassion sélective. Le monde aime parler de liberté tant qu’elle est sûre. Mais la véritable liberté — c’est aller là où ça fait mal, où il n’y a pas de likes et où la bonté ne se vend pas.
Un jour, peut-être, les flottilles navigueront vraiment là où les gens ont besoin d’aide, et non là où les caméras les attendent. Et alors le mot «mission humanitaire» retrouvera son sens.